Boîte de la honte

Je rêve…le nouvel interface de wordpress a effacé mon article, je recommence.

Les commentaires de type « mais t’inquiète, moi aussi je fais ça » seront plus que bienvenus. Tout ce qui peux me rassurer que je ne suis pas la seule folle dingue hein.
Je vais vous parler de ma boîte de la honte. Vous savez, celle dans laquelle on stocke des jouets, des plaids, des vêtements….pour bébé. Et pas le bébé de vos amis C1, non. Le vôtre. Celui qui n’existe pas encore mais auquel vous pensez tous les jours. Ma boîte à moi existe depuis un an plus ou moins. Malgré les mètres carrés limités de notre appart parisien, j’ai réussi à la garder cachée. Je la remplissais surtout à l’époque des IAC auxquelles je croyais bêtement. Cela me permettait de me sentir plus proche de notre enfant, d’imaginer comment il serait, d’avoir l’impression qu’il existait.

L’épisode a eu lieu dimanche dernier. Ever partait voir miracle numéro 3 de nos amis C1, j’avais réussi à esquiver la visite qui de toute façon aurait été trop pour ma santé mentale. En retard comme d’habitude, il n’avait pas pensé au cadeau. J’hésite et hésite et décide d’aller chercher une salopette en jean, taille 1 mois de ma boîte. J’explique que je l’avais acheté pour le bébé d’un autre coupe d’amis et qu’on avait oublié de l’offrir. Pas une seconde il ne doute de mon histoire, le pauvre pense toujours être marié avec une femme équilibrée et raisonnable. Il part, avec ma salopette.
Je suis tendue toute la journée. Après sa visite on part faire l’IRM pour la coelio du lundi, on attend longtemps, le radiologue qui nous fait le compte-rendu est particulièrement peu aimable. En sortant de la clinique, je craque. Ever essaie de me consoler en disant que tout ira mieux après l’opération, que les douleurs seront finies. Entre les larmes j’arrive à lui dire « c’était pour notre bébé ». Il comprend, ne me demande rien, ne veut pas savoir s’il y en a d’autres. Je l’aime pour ça.
Derrière tout ça est mon inquiétude que la coelio ne suffira pas pour un résultat positif. Que malgré l’absence de l’endométriose, je n’aurai jamais l’occasion d’utiliser le contenu de ma boîte pour notre enfant, qu’il n’existera jamais. J’essaie de ma rassurer en me disant que si vraiment on le désire, si on est prêt à tout, il y a très peu de chances qu’il n’arrivera pas. Mais rien n’est garanti. Ca ira mieux demain, j’espère, ou en tout cas après l’opération. On partira en vacances, je retrouverai la forme et serai boostée pour la rentrée. Mais aujourd’hui, je me sens seule et j’ai peur, très peur.